Facebook bloque le contenu journalistique en Australie

Ne voulant plus partager ses revenus avec les médias d’information, Facebook en Février 2021 a bloqué le contenu journalistique de ses plateformes en Australie. Les utilisateurs australiens ne pourront plus voir ni partager de liens d’informations provenant des médias locaux ou internationaux. Les médias australiens, eux, seront empêchés de publier leurs contenus sur des pages Facebook.

Cette décision de Facebook survient alors que le gouvernement australien est sur le point d’adopter une loi qui forcerait Facebook et Google à négocier des redevances avec les médias d’information en guide de compensation pour l’utilisation du contenu journalistique sur leurs plateformes. L’Australie est le premier pays à tenter, par un projet de loi, de forcer les plateformes numériques comme Facebook et Google, qui obtiennent la majorité de la publicité numérique mondiale, à verser des redevances aux médias d’information pour l’utilisation de leur contenu journalistique. Le gouvernement Trudeau veut notamment s’inspirer de l’Australie pour forcer Facebook et Google à le faire aussi au Canada. Ottawa veut déposer un projet de loi en ce sens cette année.

Facebook fait valoir que la valeur économique apportée par le contenu journalistique à ses plateformes est « minimale ». L’entreprise estime que le projet de loi australien la « pénalise » en lui demandant de payer pour du contenu « qu’il n’a pas pris ou demandé ». Elle fait valoir que ce sont les médias qui choisissent de publier leur contenu sur Facebook.

Il n’y aura plus de contenu journalistique sur Facebook en Australie. Les médias australiens seront bannis du réseau social (ils pourront avoir une page, mais ne pourront pas diffuser de contenu) et le contenu journalistique des médias internationaux ne pourra pas être vu ni partagé par les abonnés australiens de Facebook.

Le bannissement du contenu journalistique de Facebook en Australie nous amène donc à nous questionner sur l’intérêt social des sociétés GAFAM dans le traitement de données personnelles ? Selon l’article 6.1 de la RGPD, le traitement de données à caractère

personnel est licite s’il « est nécessaire aux fins des intérêts légitimes ». Or, on constate que la décision de Facebook entre en conflit avec l’intérêt social puisque par la même occasion l’entreprise a banni du contenu de certains ministères de la Santé, d’hôpitaux, du Bureau de la météo de l’Australie, de politiciens etc. il en ressort que les intérêts des sociétés GAFAM repose essentiellement sur la monétisation des données numériques de leurs abonnés et il y’a donc lieu pour les autorités publiques de penser à la réforme de leur pratique que de leur imposer de payer des amendes qui en réalité ne représentent pas grand-chose pour eux.

Ce contenu a été mis à jour le 29 avril 2021 à 17 h 51 min.

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